Jacqui Koehl

Coach en contenus web, pitch & créativité rédactionnelle – Professeur à l’UPEC (Sénart) de rédaction web – Consultant rédacteur

« Je suis un homme de mots, de communication et un poète publicitaire.
Je conseille, je coach les entreprises sur les contenus web, leur stratégie digitale et print. J’ai deux casquettes, une de consultant en communication et une de concepteur-rédacteur qui consiste à jouer avec les mots, concevoir et rédiger des textes et contenus. Ainsi je navigue actuellement entre formation, conseils et enseignement pour des entreprises comme Editis, EDF RTE…

Concernant mon parcours professionnel, j’ai commencé à Strasbourg par de la sociologie/philosophie, et j’ai bifurqué vers la communication et les relations publiques.

Au cours de mes études j’ai fait des stages dans de belles agences en Alsace, qui m’ont gardé et m’ont par la suite embauché. J’ai travaillé plusieurs années là-bas et j’ai pu gravir les échelons.

Un concours de circonstances a transformé ma candidature pour un poste de chef de projet en celui de concepteur-rédacteur en Alsace. J’ai donc au fil des années acquis de multiples compétences à la fois en marketing, communication, créativité, rédaction… C’est pourquoi je me définis souvent comme un « consultant-rédacteur ».

SCRABBLE
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Quelques années après, je suis « monté » à Paris, et j’ai travaillé à mon compte et co-managé l’agence Absolute, que j’ai contribué à développer, toujours comme consultant-rédacteur. Nous avons ainsi travaillé pour de belle marques comme Canal + , Etam, Levi’s, Carita, Harlequin…

En 2001, j’ai créé mon entreprise : Les Sophistes ; les clients que j’avais dans l’agence Absolute comme Canal+ m’ont suivis pour cette nouvelle aventure et j’ai également eu comme client Areva, Nathan, Harlequin, France Loisirs, La griffe Roland Garros, BPCE… J’ai rapidement travaillé dans le digital, et notamment en faisant de la rédaction pour les sites web et du contenu éditorial.

Ah j’anime également un atelier d’écriture créative hebdomadaire à Paris depuis 13 ans. »

Interview de Jacqui autour de l’impact des mots et des bons contenus sur le web

Qu’est-ce que le métier de coach en contenu web ?

Il consiste à accompagner ceux qui ont des contenus à créer/rédiger afin de leur donner les bons outils les bonnes pratiques à mettre en œuvre. Il s‘agit également de les rendre conscients de la dimension stratégique des textes que l’on crée en particulier sur le web et dans la communication. Cela s’acquiert par l’expérience, la connaissance de la matière texte, et l’intérêt, la passion que l’on peut porter à aux contenus en tous genre.

Sans cela, on ne peut pas attirer l’attention du lecteur, et le retenir pour qu’il nous lise entièrement.

Le contenu est roi, mais la stratégie est reine ! Il y a toute une réflexion de fond à mettre en place avant la rédaction finale. Ce métier intervient sur 3 périmètres : le conseil, la rédaction, la formation (pour les adultes et l’enseignement). Il y a beaucoup plus de technicité à mettre en œuvre que l’on peut penser.

Comment cette vocation est-elle venue ?

C’est un peu le fruit du hasard, des rencontres, des challenges. J’ai toujours aimé la lecture et l’écriture et dès le lycée j’ai participé et remporté un concours de nouvelles de SF. Ma longue collaboration avec une agence web à ensuite développé mes expériences et compétences sur le web et pour les contenus plus particulièrement. Ce sur des budgets comme la CCIP, IFACI, l’Alpes D’Huez, Le CICR à Genève…

L’enseignement est venu un peu plus tard faisant suite à mon expérience d’animation d’un atelier d’écriture hebdomadaire sur Paris depuis 13 ans et ma passion pour la créativité rédactionnelle sous toutes ses formes que j’ai enseigné en écoles de commerce et de communication-journalisme.

Pourquoi faire appel à un coach / concepteur-rédacteur ?

Les sites web et le web social sont devenus les points centraux de la communication et il y a actuellement un vrai marketing de l’attention à travailler. Car si vos contenus ne sont pas lus, ce sera ceux de vos concurrents qui le seront. Un bon contenu (mise en page, ergonomie comprises) permettra de fidéliser, de prospecter, de faire naitre une communauté….

Et sur le web le temps de lecture est limité donc il faut écrire d’une certaine manière.

A la manière d’un bon roman qui dès les premières lignes nous captive et donne envie de continuer… ou pas !

Et sur le web l’on continue la lecture car l’expérience lecteur, les informations sont pertinentes, séduisantes, intéressantes….

Quelles compétences sont indispensables pour ce métier ?

Elles sont multiples :

  • Créativité,
  • Rédaction (habitude d’écrire),
  • Esprit de synthèse,
  • Rigueur,
  • Esprit stratégique,
  • Structuration de textes,
  • Organisation (planification de toutes ces tâches),
  • Curiosité (culture sur les différents marchés et clients sur lesquels on travaille, étendre cela plus loin qu’à nos simples passions),
  • Bonne plume,
  • Ouverture aux autres (savoir travailler ensemble autour des textes que l’on est en train de faire). 

Alors DIY (Do It Yourself) ou prestataire extérieur ?

Le meilleur regard sur soi-même ce n’est pas toujours celui du miroir qui vous le donne !

Il est toujours bien d’avoir un regard extérieur, un point de vue neutre professionnel qui comprend l’entreprise et ses besoins mais qui écoute également les lecteurs et les cibles.

C’est un art, une technique, un travail quotidien. Un texte, c’est comme un bon moment dès les premières lignes, tu sens que c’est bien et que tu as envie de continuer.

Mon métier permet d’être un intermédiaire qui a la connaissance de ses clients (leur marché, cibles, environnement). Ce qui est primordial, car beaucoup de mes clients sont souvent très centrés sur eux-mêmes. Et quand on à la tête dans le guidon il est souvent difficile de voir tout ce qui se passe autour !

Quels sont les impacts d’un bon contenu web ?

Attirer l’attention, générer un engagement, une lecture, la notoriété, mieux vendre, créer, positionner et entretenir une image de marque/expertise.

Un bon contenu, c’est un atout pour le référencement, nous sommes souvent plus lus par des robots que par des humains, et le contenu est stratégiquement pensé aussi pour ça.

Il permet d’attirer le lecteur, de le garder, le fidéliser, l’engager et de le faire agir.

Pourquoi est-ce important d'avoir du contenu digital de qualité ?

« On n’a pas toujours une deuxième chance, de faire un bonne première impression ».
Les internautes et les lecteurs sont de plus en plus exigeants, il y a eu une grande évolution des leurs besoins/envies habitudes de lectures sur internet, dans les médias… C’est pourquoi, il est très important de bien réfléchir, aux mots que l’on va employer, comment cela va être perçu, quelle image, tonalité/style, idée souhaite-t-on faire passer.

Utilises-tu des outils ?

Le papier, la plume, le clavier, et j’ai mes grilles d’analyse sémantique, stratégique créatives etc. Je pratique de plus en plus des réunions clients sémantique et créatives dans le plus pur esprit collaboratif avec mes clients.

Mets-tu en place des stratégies de marque ?

Oui, travailler sur le contenu c’est forcément travailler sur la marque et son concept/positionnement. On créé un concept qui stratégiquement va permettre au client de se démarquer des autres. On travaille vraiment sur la stratégie, la prise de parole de la marque à moyen-long terme.

Storytelling, brand content, pitch, etc... quézaco ?

C’est de l’émotion, de la densité et de la concision !

Le storytelling, c’est le récit publicitaire que les entreprises utilisent pour raconter leur(s) histoire(s). C’est une technique très puissantes et prisée de nos jours.

Le brand content c’est une « éditorialisation » de la marque avec force de contenus et de formats différenciants et pertinents pour ses publics.

Cf. la marque RedBull, qui est un vrai cas d’école dans ce domaine. C’est à mon sens une vraie tendance de fond pour les années à venir.

Le Pitch, c’est un bel exercice de synthèse mais aussi d’impact et d’attraction. Ou comment dans une économie de mots, pouvons-nous dire le maximum sur nous, notre offre, produits et services ? C’est le passage obligé dans l’univers des start-ups.

Ces trois outils, sont des techniques d’avenir et je coache de plus en plus des clients et leurs équipes dans ces domaines.

Combien coûte ce genre de prestations ?

Sur-mesure uniquement tu créeras les contenus de tes clients ! Chaque prestation est souvent unique et sur mesure forcément. Des packages sont certes possibles mais néanmoins cela reste un travail d’orfèvrerie, encore peu « industrialisable » donc pas encore de slogan à 10€ en promo pour le moment. Le prix moyen d’une journée de travail c’est entre 900 et 1400€.

Quelles sont les difficultés de ce métier ?

La compréhension de l’univers du client, de son langage, de son univers. Il faut un temps d’adaptation, de compréhension, et de travail de connaissance de la marque (marché, public, écosystème, client).

Être toujours en veille, par rapport à ce secteur, et attentif à énormément de choses et dans des domaines extrêmement variés. On peut passer de la lingerie à l’industrie dans la même journée. Il est bien de se renouveler constamment culturellement et exercer régulièrement sa plume.

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Hand writing Time to Adapt concept with red marker on transparent wipe board.

La rédaction web au début n’existait pas et est arrivée avec Internet, comment tu t’es adapté à l’évolution technologique ?

Plutôt bien, l’adaptation a été intéressante, je me suis formé, j’ai observé des choses. L’écriture a évolué, c’est une écriture plus incisive, efficace et d’un autre côté l’écriture joue un peu plus sur l’émotion. Il y a aussi un peu plus de storytelling qu’avant. Le fond reste globalement le même, c’est le support qui a changé et il dicte ses contraintes (exemple : Twitter qui passe de 140 signes à 280).

Les usages et les lecteurs ont chacun leurs spécificités : on n’écrit pas de la même façon pour les fameux milléniaux que pour la jeune adulte ou bien leurs parents… Qu’ils consomment leurs contenus soit sur Snapchat ou bien sur IPad.

Tenez un post c’est presque comme un spot publicitaire (c’est court, faire passer message en peu de mots, avec des images, vidéos…) et pourtant la technique et les supports sont différents. Le web reste proche de certaines techniques de rédaction.

Comment as-tu créé ton entreprise : Les Sophistes ? Pourquoi ?

Comme énoncé auparavant, j’ai créé mon entreprise en 2001, Les Sophistes. Je suis un entrepreneur dans l’âme et indépendant d’esprit. Les sophistes c’est une marque que j’avais déposée bien avant la création de ma boîte, réminiscence de mes études de philosophie /sociologie. J’aime beaucoup la force de ce terme et de cette école de rhétorique et philosophique et les nombreux débats avec Socrate.

Ajoutez à ceci une dose d’humour… et voici les Sophistes 3.0 😉

Comment le goût de l’enseignement t’es venu ? Pourquoi ?

Travailler avec des clients, c’est souvent faire de la pédagogie avec eux.

J’ai toujours aimé le conseil, m’occuper de mes clients, des stagiaires, et transmettre mon savoir aux gens. Donc tout naturellement j’ai fait à la fois le travail d’enseignement et de formation pour les adultes.

J’aime beaucoup le contact avec les étudiants et les personnes formées, ça créé une relation totalement différente de celle de « client-fournisseur ». Il y a un vrai enrichissement mutuel (on discute sur pleins de sujets, on a des retours d’expérience).
En ce moment, cela me passionne beaucoup !

Student In Classroom With Tutor

Un conseil pour nos lecteurs ?

Toujours savoir pour qui l’on écrit et pourquoi ? Et surtout bien penser à sa stratégie car entre juste créer des contenus et créer des contenus justes c’est là toute la différence qui fera votre force et impact sur le web !