Le 11 juin dernier marque l’entrée en vigueur de la décision de la Federal Communication Commission (FCC), parue en février dernier après un vote en décembre 2017. Malgré les efforts de ses partisans, la neutralité du Net n’est plus protégée aux Etats-Unis.
Comme expliqué précédemment, la neutralité du Net est un des principes fondateurs d’Internet. Elle consiste à dire que n’importe quelle donnée circule à la même vitesse, peu importe son origine. Si l’on prend une image, on pourrait penser à une autoroute, dans laquelle différents véhicules roulent tous à la même vitesse vers leur destination. Par exemple, l’opérateur Comcast diffusera avec la même vitesse les contenus de NBCUniversal, qu’il possède, et ceux de Netflix.
Pourtant aussi crucial soit-il, le 14 décembre 2017 la Commission fédérale des communications américaine a voté son abandon. Or il convient de mettre en lumière que cette révolution outre-Atlantique ne fait aucunement l’œuvre d’un réel consensus. On aurait même pu croire que la neutralité du net était un principe bien ancré dans la conception étasunienne puisque que l’administration Obama l’avait, en 2015, reconnu comme un bien public assurant son respect par les fournisseurs d’accès. Néanmoins l’administration Trump en retirant les fournisseurs d’accès internet des entreprises de service public est venue détruire l’accomplissement de son prédécesseur.
Avec la fin de la neutralité du Net, les fournisseurs d’accès Internet pourront privilégier certaines données par rapport à d’autres. On parle de « voie rapide », ce qui leur permet de proposer des offres spéciales avec des tarifs différenciés. Cette fin va permettre à Comcast de privilégier les contenus de NBC Universal par exemple.
C’est donc en raison de la position stable de la neutralité du net en France que le président de l’ARCEP Sébastien Soriano a tenu à préciser que « Cela n’aura pas d’impact direct en Europe. C’est complètement indépendant et étanche. ». La seule conséquence réelle sera assurément de donner du grain à moudre aux opérateurs de télécommunications français comme Orange ou SFR qui à l’instar de leurs homologues américains auraient tout intérêt à la suppression de ce principe sur le territoire français.