Les données personnelles : le trésor électoral

Avant le scrutin de mi-mandat de Donald Trump qui arrive d’ici 3 mois aux Etats-Unis, nous revenons sur les méthodes digitales utilisées durant les élections pour gagner le vote du peuple.

Historique

Le marketing politique n’est pas nouveau et le besoin d’identifier ces électeurs ne l’est pas non plus.

Dès 1820 une circulaire tourne dans l’administration française pour classer chaque électeur parmi son opinion politique. Le but était tout simplement de permettre au Ministre de l’Intérieur d’évaluer les votes à venir.

En 1952 : Dwight « Ike » Eisenhower est élu président des Etats-Unis après une campagne novatrice, où il engage une agence de publicité afin d’effectuer des enquêtes d’opinion, des spots télévisés différents dans chaque état, la campagne de marketing par courrier et lance même l’infaillible slogan : « I like Ike » : les longs slogans sont alors transformés en propositions de vente.

L'introduction du Big Data

Cependant, depuis l’arrivée du big data, le jeu a changé et je dirai même s’est surélevé. Les futurs présidents ont accès à beaucoup plus d’informations en moins de temps.

Les plus grosses data-brokers au monde sont employées à des fins électorales, et on comprend pourquoi lorsque l’on regarde les chiffres : le produit phare d’Experian par exemple, Mosaïque (une base de données), liste plus d’1 milliard de personnes dans le monde dont 95% de la population française !

En France par exemple, l’équipe de Nicolas Sarkozy utilise ce genre de données pour préparer l’élection de 2007 : 300 000 e-mails à des soutiens potentiels sont envoyés et avec 50% de taux d’ouverture, on peut dire que ces soutiens potentiels étaient bien choisis.

Dans le même genre, l’équipe de Barack Obama dépense plus de 30 millions de dollars en achat de fichiers afin de préparer l’élection de 2008. Ces achats ont aidé à forger leur propre base de données : Catalist, qui liste 220 millions de citoyens américains contenant jusqu’à 600 informations par personne !

De l’âge à l’adresse en passant pas les tendances politiques jusqu’au derniers achats en ligne et en magasin… de quoi bien cibler les indécis et les abstentionnistes et de les faire basculer du côté d’Obama.

Les réseaux sociaux ont aussi leur rôle à jouer dans ces élections ! Pour la primaire de la droite et du centre, Nicolas Sarkozy (lui encore) utilise l’application Knock-in qui permet à chaque militant d’avoir un profil détaillé de la personne à convaincre. Et évidemment, la plupart des informations sur ces dites personnes sont trouvées via leur profil sur Facebook et Twitter !

Vous-vous demandez peut-être si, il n’est pas illégal, qu’ils aient autant d’informations sur nous ? Et bien il existe en effet une autorité qui agit comme un frein à la collecte de nos données : la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés).

Mais manque de chance, les règles sont plus souples quant aux campagnes électorales ! Jusqu’où l’utilisation de nos données peuvent-elles aller ? Et surtout combien d’informations supplémentaires pourront-ils savoir sur nous ?