Tesla, futur leader dans les voitures autonomes ?

Voici notre analyse sur les raisons pour lesquelles Tesla est susceptible de battre ses concurrents pour atteindre le niveau 5 d’autonomie.

Avant de commencer, nous tenons à vous rappeler qu’il s’agit de signes. Il y a trop de variables à dire avec certitude. Mais, sur la base de la trajectoire actuelle de Tesla et de ses concurrents, notre supposition est que Tesla sera le premier à atteindre sa pleine autonomie. Laissez-nous vous expliquer.

Il existe six niveaux d’autonomie qu’une voiture peut posséder, allant de zéro à cinq. Zéro est juste une voiture normale, tandis que cinq est une autonomie totale, aucun conducteur requis, la voiture arrive à comprendre et identifier l’environnement dans lequel elle se trouve. Actuellement, l’auto-conduite complète de Tesla est au niveau 2, loin par rapport au niveau cinq nécessaire pour une autonomie complète. Cela semble particulièrement terne si l’on considère que Waymo, potentiellement le plus grand rival de Tesla, a atteint le niveau 4.

En effet, il peut sembler à un observateur que Waymo, détenu par la société holding Google Alphabet, est sur le point de remporter la course à l’autonomie. Ils disposent de la meilleure technologie de conduite autonome disponible, pouvant parcourir plus de 18 000 kilomètres sans intervention humaine, selon les données publiées par le DMV de Californie en 2018. 

Waymo a également lancé Waymo One, un service de covoiturage opérant exclusivement dans la région de Phoenix East Valley. Ces véhicules transportent de vrais clients de manière totalement autonome. Aucun employé de Waymo n’est assis sur le siège du conducteur en tant que remplaçant. En cas de problème, la voiture est livrée à elle-même.

C’est remarquable. Surtout par rapport à la conduite entièrement autonome de Tesla, qui nécessite une supervision constante et se débat dans de nombreuses situations. Alors pourquoi est-ce que nous pensons que Tesla sera la première entreprise à atteindre l’autonomie de niveau 5 ? Eh bien, cela se résume à une chose: les données.

La conduite autonome est basée sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique. Ce sont des systèmes qui apprennent en faisant. Lentement mais sûrement, ces systèmes en apprendront un peu plus sur la façon de conduire avec chaque mile parcouru. Il va donc de soi que la société qui peut fournir à son pilote AI le plus de kilomètres pourra s’améliorer le plus rapidement.

Waymo appartient à Alphabet, la société holding de Google. Comme il est de notoriété publique, Google utilise beaucoup de données, il n’est donc pas surprenant que Waymo fasse de même. Le 7 janvier, Waymo a atteint 20 millions de kilomètres parcourus de manière autonome dans le monde réel. C’est bien plus que la plupart des humains ne conduiront jamais au cours de leur vie, et cela ne tient même pas compte des kilomètres parcourus par Waymo dans les simulations. Cependant, comme le souligne le PDG de Tesla, Elon Musk, les miles de simulation ne sont pas aussi proches que les miles du monde réel, car ils ne tiennent pas compte du caractère totalement aléatoire que les routes réelles peuvent jeter sur un conducteur. Waymo a donc accumulé 20 millions de kilomètres de conduite dans le monde réel. Comment Tesla se compare-t-il? Favorablement. Très favorablement.

Alors que Waymo compte 600 voitures, Tesla a récemment franchi le cap du million de voitures. Comme on pourrait l’imaginer, cela se traduit par beaucoup plus de kilomètres conduits par leur intelligence artificielle. Plus tôt cette année, la Tesla AI a parcouru 4,8 milliards de kilomètres. C’est 240 fois plus de données avec lesquelles les ingénieurs de Tesla peuvent travailler que les ingénieurs de Waymo. Et cela ne tient même pas compte du fait que Tesla collecte des données sur la façon dont ils conduisent, même lorsqu’ils ne conduisent pas de manière autonome via un «mode ombre».

Ce type de données est ironiquement similaire à la piste que Google a elle-même dans l’industrie des moteurs de recherche. Musk lui-même explique pourquoi une telle piste de données est importante.

Ce type de récolte de données est ironiquement similaire à  comment Google elle-même récolte les données dans l’industrie des moteurs de recherche. Musk lui-même explique pourquoi une telle récolte de données est importante.

“C’est difficile à apprécier pleinement. C’est la raison, dis-je, qu’il est très difficile d’avoir un moteur de recherche qui rivalise avec Google, parce que tout le monde entraîne Google tout le temps avec ses recherches. Ainsi, lorsque vous recherchez quelque chose et que vous cliquez sur un lien, vous formez Google à chaque fois que vous le faites. Il est très difficile pour un nouveau moteur de recherche de rivaliser sur cette base.”

Cela est également vrai pour Tesla. Chaque kilomètre parcouru dans une Tesla entraîne son intelligence artificielle à être un meilleur conducteur. Waymo a peut-être le soutien de Google, mais il n’y a tout simplement aucun moyen de rivaliser avec un million de personnes qui forment l’IA à la fois. Dans le cas des voitures autonomes, Tesla a atteint une position dans laquelle elle est capable de collecter d’énormes quantités de données simplement en raison de l’excellence continue de leurs produits et du fait que les gens veulent les utiliser.

Nous avons du mal à imaginer que toute autre entreprise atteindra une position dans laquelle elle pourra collecter de telles quantités de données à temps pour concurrencer Tesla. Musk a précédemment déclaré qu’il pensait qu’il faudrait 6 milliards de kilomètres à Tesla pour atteindre l’auto-conduite complète. Sur leur trajectoire actuelle, Tesla atteindra cette étape dans un avenir pas trop lointain, bien que probablement pas à temps pour la prédiction précédente de Musk en 2020. Il a déjà dit que la balise Beta sera supprimée de leur mode de conduite entièrement autonome lorsque leur IA est environ dix fois plus sûre qu’un conducteur humain. Inverse a estimé ce nombre à 1 décès pour chaque 890 millions de kilomètres parcourus. Tesla a publié des chiffres indiquant que le pilote automatique était actuellement neuf fois plus sûr que le conducteur moyen, bien que ces chiffres soient sans aucun doute biaisés, en raison de l’utilisation principale du pilote automatique sur les autoroutes plutôt que dans les rues de la ville.

En fin de compte, il reste encore beaucoup de travail à faire avant que l’humanité n’atteigne l’autonomie de niveau 5. Il peut y avoir des variables imprévues qui font pencher la balance vers l’un des concurrents de Tesla. Mais, si les technologies existantes doivent être utilisées, les données sont un énorme avantage à ne pas négliger. Google a dominé des entreprises comme Yahoo en grande partie grâce à son stock de données. Bien qu’il puisse sembler que Waymo est en tête maintenant, soyez prêt. Tesla prépare les bases d’une domination autonome.

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