La sobriété numérique, au service du bien-être de tous ?

Alors que le monde se digitalise encore plus, que l’utilisation des outils numériques deviennent aujourd’hui presque indispensable tant sur le point de vue personnel que professionnel, qu’en est-il de la consommation énergétique ? L’impact du numérique sur notre environnement est inévitable. Malgré la mise en place de normes environnementales au sein des entreprises, cela ne résout pas le problème d’empreinte carbone du secteur du numérique. Et si on passait à la sobriété numérique et qu’on mettait le numérique au service de la transition durable ?

Qu'est-ce que la sobriété numérique ?

Il s’agit d’un concept apparu il y a une dizaine d’années en France sous l’impulsion de Frédéric Bordages, ingénieur et fondateur de GreenIT. La sobriété numérique désigne la démarque qui incite à modérer l’usage du numérique et alerte sur l’empreinte carbone de ce secteur, notamment en matière de consommation énergétique.

En effet, la sobriété numérique a vocation à promouvoir les « Low-Tech » qui consistent en la conception de manière plus écologique des sites web, ainsi que les pratiques vertueuses pour réduire l’empreinte énergétique du digital.

The Shift Project a publié un rapport sur l’impact du numérique représentait près de 3,7% des émissions de CO2 mondiales en 2018 et que par exemple, le streaming vidéo émet aujourd’hui autant de CO2 qu’un pays comme l’Espagne.

Le numérique, le problème environnemental lié à notre quotidien

« L’énergie pour regarder une vidéo de 10 min sur son smartphone, c’est 1000 fois l’énergie consommée par le smartphone normalement » affirme Hugues Ferreboeuf du Think Tank the Shift Project. Ainsi, regarder nos séries et films favoris sur Netflix, ou des vidéos sur les réseaux sociaux de certains médias connus posent de sérieux problèmes de pollution.

En effet, la difficulté est telle que les utilisateurs n’en n’ont pas forcément conscience et cela réside en une pollution invisible et qu’il est compliqué de la contrer. C’est pour cela que The Shift Project poussent un cri d’alarme pour une utilisation du numérique plus sobre et des usages plus raisonnés.

A côté, il n’y a pas que les échanges de vidéos sur la toile qui inquiètent puisqu’aujourd’hui, notre quotidien s’accompagne de plus en plus d’objets connectés. Il s’agit en effet, d’un marché gigantesque économiquement parlant et suscitant un engouement important sur des sujets liés à la réduction de la consommation d’électricité. En effet, un grand nombre d’acteurs pensent que la technologie peut permettre aux villes et aux ménages d’économiser leurs consommations énergétiques grâces à l’IoT. C’est justement le principe de la smart city qui est en réalité selon The Shift Project, un concept imparfait. En effet, il s’agirait tout simplement de déplacer la pollution puisque la consommation électrique des objets connectés ainsi que leur fabrication et le manque de solution concernant leur recyclage pousse finalement à une augmentation des émissions de CO2.

Le paradoxe du numérique

Clairement, le numérique, et surtout depuis le début de la crise sanitaire, a un impact positif sur le développement économique des entreprises, sur l’emploi et l’amélioration de la qualité de vie des Français.

Cependant, tous partagent un constat, c’est que la réduction de l’impact numérique sur l’environnement devient un sujet aujourd’hui prioritaire. En effet, dans une société de plus en plus numérique, où 72% des Français pensent qu’il est important d’avoir accès à Internet en permanence, ils sont pourtant bien conscients de l’impact du numérique sur l’environnement.

C’est pour cela que réduire l’impact du numérique sur l’environnement doit devenir une priorité pour tous, tant pour les entreprises, les pouvoirs publics ou les citoyens.

Vers une sobriété numérique commune

Parce que le numérique, ce n’est pas automatique. En effet, quand on demande de faire un arbitrage entre l’accélération du développement numérique au détriment de l’environnement, les Français privilégient l’aspect environnemental quel que soit le critère.

Par conséquent, 65% d’entre eux préféreraient réduire l’impact sur l’environnement plutôt que d’avoir une meilleure qualité d’image sur smartphone. Il en est de même pour le Cloud ou la vitesse de téléchargement des réseaux mobiles.

D’un point de vue global, plus de 80% des français sondés sont prêts à réduire l’impact environnemental du numérique dans au moins un domaine même si cela doit freiner son développement.

Au final, il est nécessaire de retrouver une capacité individuelle et collective à interroger l’utilité sociale et économique de nos comportements d’achat et de consommation d’objets et de services numériques et d’adapter nos comportements en conséquence. En effet, la sobriété numérique doit être adoptée comme un principe d’action.